Par le Dr Martial RUIZ, spécialiste qualifié ODF.
L’orthodontie fondée sur les niveaux de preuves (Evidence-based Orthodontics) est une démarche méthodologique formalisant les moyens à mettre en œuvre pour chercher, identifier et interpréter les études cliniques présentant le meilleur niveau de preuves scientifiques.
Elle constitue un processus de hiérarchisation permettant au clinicien de repérer dans la masse des informations qui lui sont offertes, les meilleures études. Elle a pour objectif d’augmenter la qualité des soins en réduisant la distance entre la recherche scientifique et l’exercice clinique.
Ci contre la figure 1:
L’«Evidence-based» se situe au croisement des acquis scientifiques, de l’expertise du clinicien et du particularisme du patient. C’est une démarche d’aide à la décision.
La prise en compte de l’Evidence-based, loin d’être une contrainte pour le clinicien, est un moyen formidable de maîtriser sa formation et de faire évoluer sa compétence. Elle lui permet de s’interroger sur son acte clinique et de l’évaluer à la lumière de l’état de la recherche clinique.
Dans notre spécialité, l’orthodontie fondée sur les niveaux de preuves a pour objectif de fournir à un patient les soins les plus efficients. De ce fait, la démarche de l’Evidence-based ne constitue pas une simple utilisation de la littérature scientifique mais une approche nouvelle de l’acte de soin.
Un traitement orthodontique bien conduit ne peut se limiter à l’utilisation d’attaches particulières et d’une série d’arcs aux propriétés mécaniques spécifiques. Le particularisme de notre patient, ses caractéristiques cliniques, psychologiques, son environnement social et ses attentes vont rentrer en résonance avec notre compétence clinique individuelle, unique, nos qualités relationnelles, mais également notre environnement professionnel. De l’alchimie de l’ensemble dépendra la qualité des résultats.
La démarche de l’ «Evidence-based» va associer à ces relations les meilleurs résultats des études cliniques. Elle sera ainsi constituée du meilleur niveau de preuves fournies par la recherche clinique, de l’expertise du clinicien et du particularisme du patient (fig.1).
Figure 2 et 3: La hiérarchie dans les protocoles expérimentaux des études cliniques. Elles sont schématiquement classifiées en études d’observation ou en études expérimentales. Le sommet de la pyramide étant constitué par les regroupements d’études ( revues systématiques et méta-analyses). Les différents schémas expérimentaux permettent de plus ou moins contrôler les biais expérimentaux et de démontrer une relation de cause à effet chez l’humain. C’est ce contrôle des «erreurs» expérimentales qui permet d’attribuer un degré de validité ou de preuve à une étude.
La hiérarchie des preuves a pour objectif d’apporter des réponses dans l’exercice quotidien du clinicien en permettant une amélioration des traitements de ses patients. Sans se substituer au savoir-faire professionnel, au jugement ou à l’expérience, elle constitue une aide à la décision.
Figure 3
Toutefois la quantité importante de publications en orthodontie, met le clinicien face à la complexité de la recherche et de l’évaluation de cette information. Intégrer la littérature orthodontique dans notre exercice nécessitera donc l’acquisition de techniques efficientes de recherche et d’identification des publications d’études cliniques pertinentes mais également une compétence en méthodologie de la recherche clinique afin d’évaluer et de sélectionner les meilleures d’entre elles.
L’interprétation des résultats de ces recherches constitue l’ultime volet de la démarche de l’«Evidence-based» car l'orthodontie fondée sur les niveaux de preuves fournit à un temps donné une photographie de l'état de la connaissance. Cette image n'étant jamais figé, l’«Evidence-based» constitue un processus en évolution constante, de nouvelles études bien menées faisant évoluer la connaissance et les pratiques cliniques.
Figure 4:
Un certain formalisme permet une efficience dans la recherche des preuves. La formulation de la bonne question permet d’extraire des bases de données les études pertinentes. Une analyse critique de ces études permet de leur attribuer un niveau de preuve. Enfin, une appréciation de leur application clinique abouti à leur utilisation , ou à leur rejet, en pratique quotidienne.
Ainsi maitrisée la démarche de l’«Evidence-based» offre au clinicien la possibilité de se maintenir à un haut niveau de formation. Elle permet également de diminuer l’anxiété professionnelle face à la décision thérapeutique tout en offrant au patient les meilleurs soins en l'état de la science.
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à venir le Lundi 16/05/2011 à PARIS. Vous pouvez télécharger ci-dessous le programme de la journée de cours.
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